Groupes de réflexion de NEV – Partie 2 : Éclairages issus des dialogues sur les Relations équitables

Ce récit inspirant est le deuxième d’un duo explorant les recommandations issues de la toute première série de groupes de réflexion organisée par NEV entre 2024 et 2025. Consultez la Partie 1 pour un aperçu des recommandations découlant des dialogues sur Notre projet commun.

Mes collègues et moi remercions sincèrement les personnes et organisations qui ont partagé leur expérience, leur expertise et leur énergie pendant ce processus de dialogue réflexif.

-Natalija Vojno, animatrice du groupe de réflexion sur les Relations équitables (responsable de la mobilisation du réseau NEV)

Contexte et thèmes des dialogues

De novembre 2024 au début de 2025, Nos eaux vitales a organisé un groupe de réflexion sur les Relations équitables, dirigé par les membres, pour explorer comment mieux respecter les relations issues des traités et faire progresser la réciprocité et la réconciliation dans la protection et la gouvernance des bassins versants. Le groupe avait pour objectif de promouvoir des relations équitables avec l’eau à travers des discussions centrées sur :

    • l’exploration de la responsabilisation;
    • l’hommage au caractère sacré de l’eau;
    • la valorisation du leadership autochtone;
    • la reconnaissance que le désapprentissage et l’apprentissage sont des processus continus.

L’exploration de la responsabilisation : Bien que plusieurs membres du réseau NEV collaborent étroitement avec les Premières Nations, les Métis et les Inuit dans les bassins versants qu’ils et elles s’efforcent de protéger, la majorité (mais pas la totalité) des organisations membres sont dirigées par des allochtones. Parallèlement, les titulaires de droits continuent de faire face à des obstacles pour protéger leurs sources d’eau et leurs territoires ancestraux. Les impacts historiques et actuels du colonialisme, y compris l’exploitation des ressources, continuent d’écarter les leaders autochtones de la gouvernance de l’eau. Dans ce contexte, les participant·e·s ont réfléchi à la responsabilisation personnelle, organisationnelle et inter-organisationnelle en matière de relations équitables, en posant cette question réflexive : « De quoi l’eau a-t-elle besoin de nous? »

L’hommage au caractère sacré de l’eau : À travers le dialogue, le groupe de réflexion est continuellement revenu sur le thème du passage d’approches strictement techniques à des pratiques inclusives intégrant les expériences vécues et les savoirs traditionnels. Un thème central était le respect et la compréhension des différentes visions du monde en lien avec l’eau. Il s’agissait notamment d’échanger sur la manière d’intégrer respectueusement une pluralité de pratiques culturelles et de cérémonies dans les milieux professionnels.

La valorisation du leadership autochtone : Demander conseil à des leaders autochtones permet de mettre de l’avant leurs priorités, mais il faut en même temps reconnaître l’importance de financer les gardien·ne·s du savoir et de respecter les protocoles entourant les données. Les participant·e·s ont examiné les moyens de favoriser la co-gouvernance, de soutenir l’autodétermination, de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) et de bâtir des partenariats collaboratifs. Un exemple concret mis en avant a été l’alignement des positions politiques sur les priorités autochtones en appelant à l’obtention du consentement libre, préalable et éclairé dans les échanges entre gouvernements autochtones et non autochtones.

La reconnaissance que le désapprentissage et l’apprentissage sont des processus continus : Les participant·e·s ont souligné que la gouvernance devrait servir de plateforme de dialogue fondée sur des connaissances partagées et le respect. Cela suppose à la fois de désapprendre et d’apprendre – en déconstruisant les suppositions et en créant des espaces éthiques où toutes les voix sont valorisées. Pour les personnes non autochtones, cela exige un engagement à vie envers la réflexion, l’humilité, les responsabilités issues des traités et la construction de relations, tout en reconnaissant les défis systémiques auxquels font face les communautés autochtones. Même si le groupe de réflexion a pris fin, on a affirmé que « ce qui a été semé dans ces dialogues vit en nous et ce travail se poursuit ».

Réflexions

À la suite des dialogues, les membres du groupe de discussion ont formulé plusieurs recommandations concrètes :

    • Placer le leadership, les priorités et les principes de gouvernance des données des Premières Nations, des Métis et des Inuit au cœur du futur processus de modernisation du Système de mesure partagé (SMP), en collaboration avec un conseil autochtone. Il serait pertinent de commencer avec trois mesures d’impact actuelles susceptibles d’être les plus significatives pour les leaders autochtones de l’eau : les avis concernant la qualité de l’eau potable, le droit humain à l’eau, et les normes nationales sur l’eau potable. Pour de nouvelles mesures d’impact, favoriser un processus de coconstruction reflétant les priorités régionales des peuples autochtones.
    • Reconnaître dans le SMP les liens traditionnels et culturels inextricables avec les priorités liées à la terre et à l’eau, dans le respect des principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP®) des Premières Nations sur la collecte et l’utilisation des données.
    • Amplifier les récits qui témoignent des relations issues des traités et du droit inhérent à l’autonomie gouvernementale, reconnu et affirmé à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, ce qui comprend la compétence des Premières Nations en matière d’eau, de sources d’eau, d’eau potable, d’eaux usées et des infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations.

Prochaines étapes

Comme l’a exprimé une personne au sein du groupe, on continuera de « porter en soi les sentiments et les connaissances issus de ces dialogues ». Le travail intérieur individuel se poursuit, mais les enseignements de ces dialogues peuvent nourrir les communications et les ateliers futurs de NEV.

En parallèle, des consultations avec les membres du réseau visent à identifier les thèmes émergents en vue de la prochaine série de groupes de réflexion. À ce jour, les suggestions comprennent : la valorisation des services écosystémiques, des modèles de financement novateurs pour la gouvernance des bassins versants, la transparence et le respect des règles, ainsi que les projets pilotes sur les nouvelles technologies en matière de gestion de l’eau.

Souhaitez-vous participer à un futur groupe de réflexion? Écrivez-nous à info@noseauxvitales.ca.

À propos de Natalija Vojno

Responsable de la mobilisation du réseau Nos eaux vitales : défenseuse de l’eau et de la paix positive, reconnaissante pour les liens tissés avec les ami·e·s, la famille et le monde naturel.

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