Les Partenaires autochtones de l’eau

Le logo, les trois photos et le document PDF intégré ci-dessous sont © 2025 des Partenaires autochtones de l’eau.

Le besoin : pourquoi échouent souvent les solutions en matière d’infrastructures de l’eau au sein des communautés autochtones

Trop souvent, les infrastructures de l’eau dans les communautés autochtones sont construites selon un modèle municipal « copier-coller ». On engage des ingénieur·e·s pour concevoir des systèmes les mieux adaptés aux municipalités, souvent situées dans le sud du Canada. Ces conceptions fonctionnent rarement dans les contextes environnementaux et culturels très différents des communautés des Premières Nations et des Inuit.

Les infrastructures issues de ces projets sont fréquemment défaillantes d’une manière ou d’une autre, et les communautés se retrouvent alors sous avis concernant l’eau. Lorsque les communautés n’ont pas la capacité technique interne pour défendre leurs intérêts, elles sont vulnérables aux solutions inadaptées et de moindre qualité. Une fois que les infrastructures sont installées, il est difficile de les réparer sans interventions encore plus complexes et dispendieuses.

En outre, cet écart infrastructurel est aggravé par une protection insuffisante des sources d’eau. La participation des peuples autochtones aux programmes de protection des sources d’eau à l’échelle des bassins versants reste extrêmement limitée. En l’absence de l’adoption du projet de loi C-61, il n’existe toujours aucune norme nationale minimale et exécutoire en matière d’eau potable sur les terres des Premières Nations, exposant ainsi de manière disproportionnée ces communautés à la contamination de leurs bassins versants — bien avant que l’eau n’arrive au robinet.

Voilà à quoi ressemble le racisme systémique en matière d’infrastructures, et c’est précisément ce que les Partenaires autochtones de l’eau ont pour but d’aborder.

Le modèle des Partenaires autochtones de l’eau : le génie au service de la souveraineté

Les Partenaires autochtones de l’eau (PAE) constituent un organisme à but non lucratif qui œuvre à « appuyer la souveraineté des Nations autochtones au Canada en offrant un soutien technique adapté à leur culture et tradition dans le secteur de l’eau […et…] de garantir l’accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement efficaces, tout en favorisant l’intégration communautaire de ces solutions, développées et soutenues par une organisation autochtone ».

Au cœur de l’approche des PAE se trouve une écoute profonde : « On écoute. Puis on écoute encore. Ensuite, on se met à leur place — et on continue d’écouter. »

Les PAE se distinguent par le fait de :

  • valoriser le leadership des femmes autochtones;
  • favoriser la prise de décision dirigée par les Autochtones;
  • agir en tant qu’« ingénieure-propriétaire » sur le terrain, travaillant au service de la communauté.

Les PAE défendent les intérêts des communautés autochtones en trouvant des solutions sur mesure, adaptées à la fois sur les plans technique et culturel, et viables à long terme.

Pour en savoir plus sur ce modèle, plongez dans les versions en anglais et en français du document d’introduction ci-dessous :

Rencontrez les co-directrices

« Je m’appelle Norine Littlechild Saddleback. Mon nom cri est kisikaw acakos iskwew, Femme étoile du matin. Je suis mère, grand-mère et gardienne du savoir du territoire du Traité 6. En tant que co-directrice des PAE, j’apporte mon savoir autochtone, y compris les protocoles et les cérémonies, ainsi que des décennies d’expérience dans la gestion de l’eau et des eaux usées en milieu rural, l’élaboration de politiques et la gestion d’équipes — en reliant notre façon de travailler aux enseignements transmis depuis des millénaires. »

Photo of one of the co-directors of the Indigenous Water Partnership, Norine | Photo de l'une des codirectrices des Partenaires autochtones de l'eau, Norine

« Je m’appelle Tyler Ball. Je suis mère de trois enfants, et je vis avec ma famille sur l’île de Montréal, appelée Tiohtià:ke en kanien’kéha et Mooniyang en anishinaabemowin. Nous avons la chance de vivre à Lachine, avec un accès direct au fleuve Saint-Laurent.

Juste de l’autre côté de l’eau sur le territoire de Kahnawake, se trouve la Voie maritime du Saint-Laurent, que le gouvernement fédéral a construite dans les années 1950 et 1960. Ce projet a brisé le lien de la communauté avec l’eau et a nui à son mode de vie. Ce contraste — mon accès au fleuve, l’isolement imposé à Kahnawake — me rappelle constamment la nécessité de justice et de guérison au Canada.

Après 20 ans en génie du traitement de l’eau et en gestion de projets, j’ai compris que mes compétences seraient mieux utilisées au service des communautés autochtones, et plus particulièrement des femmes. Les Partenaires autochtones de l’eau (PAE) est né de ce désir.

Et c’est seulement lorsque j’ai pris le temps de vraiment demander de l’aide aux eaux et d’écouter leur réponse que Norine Littlechild Saddleback s’est présentée pour suivre ce chemin avec moi en tant que co-directrice des PAE. »

Photo of one of the co-directors of the Indigenous Water Partnership, Tyler | Photo de l'une des codirectrices des Partenaires autochtones de l'eau, Tyler

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Plaidoyer et financement : naviguer dans une structure complexe

Bien que la priorité principale des PAE soit de fournir des infrastructures de traitement de l’eau de qualité, il est essentiel de reconnaître les obstacles systémiques qui empêchent de nombreuses communautés d’accéder au financement. Du point de vue des leaders des PAE et de nombreuses communautés autochtones qu’elles souhaitent servir, Services aux Autochtones Canada (SAC) finance et gère actuellement les projets d’infrastructures de l’eau au moyen d’un véritable labyrinthe bureaucratique :

  • Chaque communauté doit présenter une demande de financement qui sera intégrée à un Plan d’investissement dans l’infrastructure des Premières Nations, sous l’égide du Programme d’immobilisations et d’entretien de SAC.
  • Le soutien opérationnel du système dépend souvent de technicien·ne·s itinérant·e·s qui relèvent de différentes organisations administratives centralisées à travers le pays, chacun·e pouvant interpréter les priorités à sa manière.

En réalité, les communautés qui ne disposent pas d’une capacité administrative interne risquent facilement de passer entre les mailles du filet. Les PAE accompagnent et soutiennent les communautés tout au long du processus pour obtenir du financement, rester sur la bonne voie, et plaider en faveur de la durabilité à long terme.

En facilitant un processus collaboratif dirigé par les Autochtones pour mettre en place des infrastructures de traitement de l’eau, les PAE reconnaissent pleinement le droit humain à l’eau et œuvrent pour un accès équitable à la qualité de vie pour toutes les personnes vivant au Canada.

Laurence Truong co-founder, Norine Littlechild Saddleback co-director, and Tyler Ball co-director of the Indigenous Water Partnership | Laurence Truong, cofondatrice, Norine Littlechild Saddleback, codirectrice, et Tyler Ball, codirectrice des Partenaires autochtones de l'eau
Laurence Truong (co-fondatrice), Norine Littlechild Saddleback (co-directrice) et Tyler Ball (co-directrice) des PAE

À propos de Rebekah Kipp

Responsable des communications pour le réseau Nos eaux vitales : mère, championne de l’eau douce, amatrice des balades à la plage et adepte de l’origami

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