Les infrastructures vertes sont un enjeu prioritaire pour Nos eaux vitales depuis plusieurs années. De ce fait, le Fonds Nos eaux vitales 2030 a fourni un financement continu à une équipe qui travaille à faire avancer les mesures locales concernant les infrastructures vertes.
Les infrastructures vertes sont un enjeu prioritaire pour Nos eaux vitales depuis plusieurs années. De ce fait, le Fonds Nos eaux vitales 2030 a fourni un financement continu à une équipe de stratégie qui travaille à faire avancer les mesures locales concernant les infrastructures vertes.
L’Alliance d’eau douce du Canada, avec l’appui de « Green Communities Canada » (GCC) a accueilli cette équipe de stratégie ou, comme nous nous appelons, une communauté de pratique. Nous sommes un groupe d’organisations et d’individus de l’ensemble du pays qui sont animés par une vision commune : que les petites et grandes villes du Canada transforment leur façon de gérer les eaux pluviales grâce à des infrastructures vertes. Notre objectif est de nous soutenir mutuellement afin de bâtir les compétences, connaissances et pratiques qui positionnent les infrastructures vertes (IV) favorablement au sein du courant dominant de pensée des communautés.
Bien que les multiples avantages des infrastructures vertes aient été présentés en détail et documentés depuis des années, le nombre de municipalités au Canada ayant des programmes d’infrastructures vertes transformateurs demeure à zéro (en anglais). Plusieurs municipalités ont des projets pilotes parsemés dans le paysage urbain, mais les IV ne sont pas pleinement prises en compte dans la façon dont les municipalités planifient et développent les villes.
La Communauté de pratique des infrastructures vertes tente de rectifier cette situation.
Aux débuts de la Communauté de pratique, les membres ont suivi une formation sur les eaux pluviales et les IV. Par la suite, ils ont élaboré des plans d’action pour faire passer leurs communautés de la phase « pilote » en IV à une phase où les IV transforment le paysage. Ensuite, avec le soutien d’un bailleur de fonds, un certain nombre de groupes ont mis en œuvre des projets d’action comme première étape dans la réalisation de ces plans.
Bien que nos progrès aient été des plus encourageants, il demeurait un problème : nous travaillions tous dans des silos géographiques, tentant en parallèle de faire avancer à petit pas des plans d’action. Nous voulions être en mesure de renforcer les capacités et de déployer des efforts collectifs pour propulser le changement au-delà d’une seule communauté.
Nous avons passé une journée à étudier ce problème ensemble au Living Waters Rally à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Nous avons abordé des questions telles que : comment pourrions-nous collaborer le plus efficacement possible pour « inverser la tendance » concernant les infrastructures vertes dans chacune de nos communautés et à une échelle plus large? Quels étaient les principaux obstacles et opportunités rencontrés par notre groupe afin d’amorcer ce changement? Bien que nous ayons identifié plusieurs obstacles à l’intégration des IV au cours de la séance, nous avons mis l’accent sur deux d’entre eux que nous estimions être les mieux placés pour aborder :
- Connaissances limitées du public au sujet des infrastructures vertes et de leurs avantages;
- Un manque de volonté politique (ou de mandat politique) parmi les dirigeants locaux pour faire avancer les IV.
Nous étions conscients que la résolution de ces obstacles relevait essentiellement de notre expertise collective et que c’était quelque chose sur lequel tous nos groupes pouvaient travailler ensemble. De cette séance est née l’idée de la campagne « villes vivantes ».
Bien que ce fût tout un défi, notre solution était tout de même stimulante : travailler ensemble pour concevoir et mener une campagne visant à créer une vague de soutien pour les communautés des IV partout au pays. En utilisant des stratégies d’organisation et de marketing communautaires qui peuvent être mises en œuvre dans les villes du pays, la campagne pourrait obtenir le soutien public nécessaire pour changer la façon dont les décideurs locaux planifient et bâtissent les villes. Nous avons imaginé un réseau de villes vivantes dans l’ensemble du pays : des communautés où les infrastructures vertes et les espaces verts sont abondants, florissants et équitablement répartis.
À la suite de la séance à Moncton, nous avons cherché à obtenir du financement pour le projet, mais sans succès. La campagne « villes vivantes » a été mise sur la glace tandis que la Communauté de pratique a continué à se réunir tous les deux mois pour échanger idées et points de vue sur les initiatives en matière des IV que nous menions dans nos communautés. La participation a diminué au cours de ces mois. Bien que beaucoup aient trouvé utile d’avoir un espace d’échange entre les professionnels des infrastructures vertes, il était clair qu’il y avait plus d’enthousiasme et d’engagement envers la Communauté de pratique lorsque nous avions un objectif clair et commun.
Ainsi, cette année, notre Communauté de pratique s’est recentrée autour de l’objectif d’une campagne « villes vivantes ». Nous avons dix organisations régionales de partout au pays qui souhaitent déployer la campagne dans leurs communautés, et trois autres partenaires qui se sont joints à nous pour soutenir différents aspects de la portée et de la mise en œuvre du projet. Les partenaires sont tous emballés par le projet et souhaitent vivement de commencer à avancer ensemble. Tous ceux à qui nous avons parlé du projet jusqu’à présent nous ont grandement encouragés, car ils en voient la nécessité et le potentiel pour modifier le paysage figuratif et réel des infrastructures vertes.
Après près de quatre ans de rassemblement en tant que Communauté de pratique, nous avons identifié deux éléments clés au cœur de notre travail qui nous ont rendus plus efficaces pour amener des changements :
- Une communauté de pratique fonctionne mieux lorsqu’il y a de la pratique. Créer un espace de discussion et d’apprentissage est précieux mais n’est pas suffisant pour maintenir l’engagement des gens à long terme. Notre équipe est plus efficace quand nous avons un but clair et précis avec des objectifs communs vers lesquels nous travaillons ensemble;
- Avec une communauté de pratique, les résultats demandent du temps et des ressources soutenues. Sans un soutien financier continu et une coordination constante, nous n’aurions pas été en mesure de faire avancer ce travail à une échelle collaborative. La plupart de notre travail en commun se déroule en parallèle ou entre les nombreux autres programmes financés que nous gérons dans nos organisations individuelles. Une collaboration nécessite du temps pour établir des relations, pour créer une compréhension commune des enjeux de taille et pour s’assurer que nos actions se rejoignent de manière à favoriser le changement. Le Fonds Nos eaux vitales 2030 reconnaît que si nous accordons une importance aux impacts transformateurs du travail collaboratif, les personnes et les processus impliqués doivent être rémunérés pour leur temps.
Au cours de ces quatre dernières années, nous avons surtout appris que le changement est plus profond et significatif lorsque nous travaillons ensemble. Les organisations de changement social et environnemental le reconnaissent de plus en plus. Les bailleurs de fonds doivent également reconnaître le potentiel de transformation du travail collaboratif et être prêts à le soutenir.