Relations équitables
Travailler au nom de toutes les eaux implique plus qu’une collaboration et des partenariats avec les peuples des Premières nations, Métis et Inuits. Il s’agit de rétablir nos relations — avec la Terre, nous-mêmes et les un·e·s envers les autres. Ces « relations équitables » bouleversent nos visions coloniales du monde, contribuant à atténuer les effets de leurs structures de pouvoir injustes et leurs préjudices perpétuels. Comme l’exprime (en anglais) l’écologiste potawatomi Robin Kimmerer :
« It’s not the land which is broken, but our relationship to land. That’s the work of artists, storytellers, parents. We braid sweetgrass to come into right relationship. » (Ce n’est pas la Terre qui est brisée, mais notre relation avec la Terre. C’est le travail des artistes, des conteuses et conteurs, des parents. On tresse le foin d’odeur pour établir une relation équitable.)
Bien que les « relations équitables » soient un concept auquel les organisations d’allochtones font fréquemment appel, on n’a pas pu identifier sa source autochtone d’origine (avisez-nous si vous le savez)! Les « relations équitables » s’apparentent à la philosophie de « toutes mes relations » de nombreuses cultures autochtones selon laquelle l’interconnexion de tous les êtres centre notre responsabilité et notre réciprocité dans les relations.
Ce cadre résonne avec nous et nos valeurs chez Nos eaux vitales. Au fil du temps, on intègre ces valeurs dans tout ce qu’on fait, guidé·e·s par nos parcours de (dés)apprentissage et nos partenaires autochtones en cours de route.
Le chemin vers des relations équitables
Nos eaux vitales est une organisation dirigée par des allochtones et dessert un réseau diversifié de groupes d’eau douce. Si certains membres du réseau sont dirigés par des Autochtones, la plupart ne le sont pas, mais nombre d’entre eux et elles travaillent en étroite collaboration avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits dans les bassins versants qu’ils et elles s’efforcent de protéger. Nous reconnaissons que la collaboration avec les peuples autochtones est essentielle pour la protection des eaux et nous nous engageons à poursuivre le processus de réconciliation. Nous saisissons les occasions d’échanges fructueux entre les gouvernements autochtones et non autochtones, nous nous efforçons d’aligner nos positions politiques sur les diverses priorités autochtones et nous nous efforçons de comprendre ce que travailler avec de multiples systèmes de connaissances signifie.
Comme Nos eaux vitales opère à l’échelle pancanadienne, le personnel cherche avant tout à entretenir des relations personnelles avec les communautés locales. Nous nous tenons également, ainsi que nos partenaires non autochtones, redevables à l’égard de nos responsabilités, en particulier en ce qui concerne les principes autochtones de propriété, de contrôle, d’accès et de possession, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Lorsque de nouveaux membres rejoignent le réseau, nous leur demandons de reconnaître que leurs efforts adhèrent à ces principes autochtones, à la déclaration et aux appels à l’action.
Où que nous nous trouvions dans ce voyage guidé par le cœur, c’est le bon endroit pour aller de l’avant. Nous nous engageons à continuer d’apprendre (ou dés-apprendre) et nous nous attendons à être humbles face aux erreurs commises en cours de route. Nous encourageons tous les membres du réseau à poursuivre le travail (à l’interne) de tressage pour pouvoir faire place aux visions du monde et au leadership autochtones. Retroussons nos manches!

Le blogue « Climate Creativity » (en anglais) présente les « relations équitables » comme des mesures visant à « dénouer les relations coloniales à l’origine des changements climatiques ». Pour en savoir plus à ce sujet, consultez cet article (en anglais) de « Sustainability Science » (Gram-Hanssen, Schafenacker & Bentz 2021).
Crédit image : © Climate Creativity 2021

Notre déclaration sur l’eau
En tant que rassembleuses du réseau, on s’engage à baser notre relation avec l’eau sur notre déclaration sur l’eau :
On sait, au plus profond de notre être, que l’eau est sacrée.
On a la responsabilité d’écouter et de prendre soin des eaux.
Nos relations les un·e·s avec les autres reflètent nos liens avec l’eau.
Ensemble, on s’engage à œuvrer pour les eaux.
Voici un aperçu de la manière dont on s’efforce de tisser les Relations équitables dans nos services clés :

Système de mesure partagé – en développement!
- Soyons transparent·e·s sur la vision du monde qui a conçu le Système de mesure partagé, et sur quelles mesures sont absentes et pourquoi.
- Écoutons les cercles consultatifs autochtones établis au sujet de leurs priorités en matière d’eau; demandons si et comment le Système de mesure partagé pourrait être bénéfique pour leurs priorités directement et pour sensibiliser les acteurs allochtones à leurs priorités.
- Déterminons si une adaptation à double perspective (« two-eyed seeing ») du Système est recommandée et faisable.

Réseautage : faciliter le leadership – en action!
- Veillons à nous positionner en tant qu’individus et en tant qu’organisation au sein de la communauté de l’eau douce.
- Écoutons individuellement les membres autochtones du réseau pour mieux comprendre les besoins et les priorités de leurs communautés.
- Cherchons des leaders autochtones qui travaillent dans le domaine de l’eau à grande échelle et mettons en place les moyens de mettre leur travail au premier plan.

Favoriser la collaboration et l’impact collectif – en action!
- Nous remettre en question au sein de chaque Groupe de réflexion et de chaque Équipe afin d’aligner notre travail sur les diverses priorités autochtones.
- Trouver des moyens, au sein de chaque Groupe de réflexion et de chaque Équipe, de bousculer nos visions occidentales et coloniales du monde et de remettre en question notre compréhension des systèmes de gouvernance actuels.

Promouvoir la politique fédérale de l’eau – en action!
- Veiller à ce que le plaidoyer n’interfère pas avec les efforts déployés pour concrétiser les droits inhérents aux peuples autochtones ou les droits issus des traités, ou ne les contrecarre pas.
- Appuyer les relations avec les organisations autochtones nationales afin de renforcer les alliances, d’approfondir les relations et de permettre de jeter des ponts entre les détenteurs de droits et les fonctionnaires fédéraux.

Communications constantes : amplifier le travail des membres du réseau – en action!
- Créer un espace pour les voix autochtones dans les événements et les communications de NEV.
- Célébrer les relations avec l’eau grâce à « L’art de l’eau », en présentant des histoires sur les leaders de l’eau qui utilisent l’art pour favoriser le changement, bâtir la communauté, honorer le caractère sacré de l’eau et centrer les voix autochtones.

Bilinguisme – en action!
- Reconnaître que les langues autochtones sont absentes de la plupart de nos communications écrites.
- S’efforcer d’apprendre et d’inclure respectueusement les noms des plans d’eau, les noms de lieux et les salutations autochtones dans les communications et lors des réunions.