Un don de connaissances sur le travail avec les partenaires autochtones

Au début du mois d’avril, la Community-Based Water Monitoring Collaborative et d’autres membres de communautés d’eau douce intéressés par les principes des Premières Nations en matière de de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP) des Premières nations ont eu le privilège de passer un après-midi avec Aaron Jones, du département des terres et des ressources de Ketegaunseebee (Première nation de Garden River) et Elaine Ho-Tassone de l’Université d’Algoma. Aaron and Elaine shared their experiences monitoring watersheds across cultural and disciplinary perspectives, as well as each of their understandings on ethical data. We gratefully received their gift of knowledge and, with their permission, we share three lessons as a gift to you.

Le présent du temps

« Mon temps est le temps de ma communauté, donc le temps investi devrait être équivalent aux avantages pour la communauté. »

Je pense que cette citation résume le message d’Aaron de manière succincte et éloquente. En tant qu’employé ET membre de Ketegaunseebee, il a une voix unique qu’on doit écouter.

Comprenez que lorsqu’on demande au personnel des Premières Nations de collaborer, on demande à toute la communauté de nous prêter une ressource. De plus, cette requête est considérable, car les Premières Nations sont constamment sollicités, tout en disposant en parallèle d’un budget et d’une capacité de personnel limités. Les demandes qu’on dépose doivent donc s’accompagner d’une véritable volonté de réciprocité, d’un engagement mutuel, et inclure une juste compensation et des avantages pour la communauté.

On doit réfléchir attentivement à ce qu’on demande et évaluer comment on peut alléger notre requête.

Un exemple simple proposé par Aaron est de rechercher la forme d’appui qui crée le moins de fardeau administratif auprès d’une communauté. Les bailleurs de fonds demandent souvent une preuve écrite du soutien des Premières Nations dans les demandes de subvention. Aaron a expliqué que les résolutions du conseil de bande nécessitent un vote et l’envoi de documents à Services aux Autochtones Canada, accaparant de précieuses ressources en leadership de la communauté. Alternativement, on peut essayer de demander aux bailleurs de fonds d’accepter une simple lettre de soutien à la place. Si on ne sait pas à quel point nos requêtes accablent les communautés, on peut leur demander !

Par ailleurs, cherchez un champion de la communauté ! On peut éviter de bombarder toute la communauté en trouvant quelqu’un qui est passionné et déjà impliqué dans le type de travail pour lequel on cherche un partenaire. Commencez par établir une relation solide avec cette personne.

Les données : plus que des chiffres

Les membres du réseau Nos eaux vivantes attachent une grande valeur aux données accessibles sur l’eau.(lien en anglais). Cette mesure d’impact est une priorité claire depuis un certain nombre d’années, donc il est important de reconnaître que les données comprennent plus que des valeurs numériques.

Les données sont également relationnelles.

Les données incluent des histoires qui peuvent dépendre du temps, du lieu ou des personnes. Certaines données sont très délicates et ne peuvent pas être partagées, tandis que d’autres le peuvent. On peut éprouver de l’anxiété en apprenant cela, et vouloir immédiatement savoir s’il existe un protocole de gestion de données qu’on peut suivre. Certaines Premières Nations ont établi des protocoles, mais rarement sous forme de document écrit. Il nous incombe d’établir de solides liens de confiance, puis de demander et d’écouter quand, comment et avec qui les données peuvent être partagées. Gérer les données de manière conforme aux principes de PCAP des Premières Nations signifie également d’assumer la responsabilité de partager ces données avec les membres de la communauté de manière significative pour eux.

Vous êtes nouvellement responsable des données en partenariat avec une Première Nation ? Consultez cette liste d’outils (en anglais) de collecte et de gestion des données utilisés par les groupes autochtones, puis demandez à votre partenaire comment vos méthodes pourraient s’adapter pour rendre vos outils plus compatibles.

On applique l’éthique de qui ?

Elaine, une protectrice de l’eau qui se positionne explicitement comme non-autochtone dans ce travail, a partagé une situation qui allait bien au-delà des échantillons et des feuilles de calcul. Récemment, Elaine s’est associée à des jeunes de « Music for the Spirit & Indigenous Visual Arts » — un programme parascolaire de la Première Nation « Six Nations of the Grand River » — pour co-créer Grand Expressions (en anglais), un projet qui a rassemblé l’art et l’écriture des jeunes comme moyen pour exprimer leur lien avec l’eau et pour transmettre ces messages aux responsables de la gestion de l’eau.

Pour ce projet, Elaine a interagi avec des mineurs et son comité d’éthique a exigé une autorisation parentale écrite pour continuer. Cependant, les parents avaient des exigences différentes en matière de consentement, basées sur leur propre éthique culturelle et leurs expériences avec les contrats écrits occidentaux. Les parents voulaient s’asseoir avec Elaine, apprendre à la connaître et établir une relation de confiance avant de permettre le partage de l’art de leur enfant. Elaine a dû travailler avec son comité d’éthique pour le persuader d’adopter un processus d’approbation différent, et ce faisant, elle a mis en place un code d’éthique différent.

Je terminerais ces réflexions par quelques mots d’Elaine :

« N’oubliez pas l’importance du contexte. Remettez en question votre vision du monde. Rejetez vos présomptions. »

J’espère que vous avez accueilli cet apprentissage comme un cadeau ! N’hésitez pas à communiquer avec Elaine Ho-Tassone si vous avez des questions ou des commentaires. Vous pouvez également écrire à Nos eaux vivantes à info@ourlivingwaters.ca.

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