Votre organisation s’intéresse-t-elle à la réduction de l’impact des embarcations sur les plans d’eau ? Un groupe pancanadien, la Coalition pour une navigation responsable et durable,a récemment demandé à NEV de partager son point de vue et ses ressources avec le réseau. Voici son histoire, rédigée par Denise Cloutier (B.A.A., M.Env.)
La problématique :
Êtes-vous amateur ou amatrice de nautisme ? Connaissez-vous l’impact de votre embarcation sur la vie aquatique ?
De plus en plus d’adeptes de sports nautiques motorisés « prennent d’assaut les plans d’eau » pour vivre une expérience mémorable en plein-air en jouant avec les vagues. Ils et elles les veulent de plus en plus grosses pour pouvoir aussi « surfer » sans être attaché·e·s au bateau.
Le malheur est que ces personnes pensent qu’un plan d’eau est un terrain de jeu illimité, un peu comme de l’asphalte, et que leur sport n’a pas de conséquence sur celui-ci. Pourtant, ils et elles voudront ensuite s’y baigner et peut-être même y pêcher et se nourrir de ses poissons…
Ce comportement n’est pas étranger aux conflits de plus en plus nombreux entre usagers et usagères des plans d’eau et riverain·e·s. Ceux et celles-ci veulent préserver le plan d’eau et le voient se dégrader sous leurs yeux avec l’affluence d’embarcations trop puissantes, presque toujours dans des plans d’eau qui n’ont pas la capacité environnementale de les recevoir.
La vie aquatique, souvent invisible pour ces plaisanciers et plaisancières, est riche en microorganismes qui constituent la base de la chaîne alimentaire des plus gros organismes comme les insectes, les poissons et les oiseaux aquatiques. Toute cette biodiversité est très active dans les berges et le littoral. Elle est grandement affectée par la navigation de plaisance de plus en plus présente et puissante.
Pour le plaisancier ou la plaisancière, le plaisir de se faire brasser en bateau, en wake, en tube ou en surf vient nécessairement avec des impacts néfastes sur le plan d’eau où il ou elle circule, à moins d’être adéquatement informé·e et de respecter certaines règles de base démontrées par des études scientifiques.
La Coalition pour une navigation responsable et durable (Coalition Navigation) vise à protéger le patrimoine lacustre canadien des impacts environnementaux majeurs que peuvent causer les embarcations de plus en plus puissantes. Elle a développé une campagne de sensibilisation et un guide de bonnes pratiques pour que les amateurs de nautisme respectent ces règles. Ses cinq messages sont clairs et concis :
- Naviguer et sauver la biodiversité
- Naviguer et préserver l’écosystème
- Naviguer et réduire l’érosion
- Naviguer et respecter les riverain·e·s
- Naviguer et conserver l’eau claire
Cette campagne pose la problématique associée, décrit les causes et suggère des solutions ou des bons comportements à adopter pour préserver la vie aquatique dans les plans d’eau.
La Coalition Navigation a pour mission d’agir pour que l’activité des bateaux à moteur sur les plans d’eau ne dépasse pas les tolérances environnementales. Elle vise la sensibilisation des usagers et usagères et une amélioration des normes législatives sur la base de données scientifiques considérant la bathymétrie des plans d’eau.
Devenez membre de la Coalition Navigation et faites un don pour appuyer ses actions à travers le Canada.
Avant d’embarquer sur un plan d’eau, assurez-vous de bien connaître sa carte bathymétrique.
Deux règles primordiales à respecter :
- Avec un wake/surf boat, naviguer à au moins 300 mètres de la rive pour éviter l’érosion des berges qui rend l’eau moins transparente et qui apporte massivement du phosphore dans le plan d’eau, ce qui amène une prolifération des plantes aquatiques et des algues ;
- Avec un wake/surf boat, naviguer là où la profondeur est d’au moins 7 mètres pour éviter le brassage des sédiments de fond qui relarguent le phosphore dans la colonne d’eau et accélèrent l’eutrophisation du plan d’eau.
Pour plus d’informations, visitez le site :
https://coalitionnavigation.ca/
Ou envoyez un courriel : info@coalitionnavigation.ca
Crédits photos : Denise Cloutier et Sylvain Miller (microorganismes).